La déprime de l’architecte

Morose, pour ne pas dire sinistre. La profession broie du noir. Depuis la crise de 1992 (dernière grande crise du bâtiment), jamais les architectes n’avaient ressenti un tel malaise. Ce n’est pas moi qui le dit mais l’indice de confiance Bati-étude qui prend le pouls de la profession.

47% pensent que leur activité se détériore

23% qu’elle est stable

17% qu’elle s’améliore (comme quoi il reste de l’espoir, ou bien c’est le taux d’étudiants tout juste sortis de l’école)

Est-ce le contrecoup de 4 ans de crise de l’immobilier ? Ou bien cela cache t-il un phénomène plus grave et plus profond ? Une avalanche de nouvelles réglementations contraignantes et assommantes de responsabilités qui entravent le marché privé. Les modes de passation de marché public type PPP ou DSP qui mettent la maîtrise d’œuvre sous la coupe des entreprises de construction et brident la créativité . Le dé-tricotage minutieux de la position des architectes dans l’acte de construire au bénéfice de maîtres d’œuvre divers parmi lesquels les promoteurs et constructeurs ont la meilleure place et qui réduit sensiblement leur champ d’intervention. Est-ce pour le bien du plus grand nombre ?

Autant de sujets, autant de controverses. Le temps nous dira si l’impact de ces changements est positif ou non, mais combien d’architectes survivront d’ici là ?

Beaucoup disparaitront, ou irons planter des salades, au vu des chiffres publiés par l’ordre des architectes, le nombre moyen de commandes par an et par agence était en 2007 de 16,8, il est aujourd’hui de 9,4*. Sans commentaires…

Single Hauz – agence frontarchitects

Chiffres de l’observatoire de la profession:
2004 (Publié en 2005)
nombre d’agence dont le CA et inférieur à 100k€ –  48%
moyenne du nombre de commandes 14,5 / an

2007 (Pub. 2008)
nombre d’agence dont le CA et inférieur à 100k€ – 38%
moyenne du nombre de commandes 16,8

2011 (Pub. 2012)
nombre d’agence dont le CA et inférieur à 100k€ – 48%
moyenne du nombre de commandes 9,4

Après l’euphorie de 2004-2007, la crise est bien là.